Interview de l'Est-Eclair, le journal de mon département .
  Alizée : << Ma petite vie >>

Avec deux million de single vendus et 300 000 albums vendus, la dernière pousse de la variété est devenue incontournable.

" Au départ, vous vouliez être chorégraphe."
       - J'ai commencé à quatre ans.  J'ai fait du classique, du jazz, du  flamenco et des claquettes. Mon prof m'a appris à chorégraphier, à créer des figures. Je voulais être danseuse professionnelle ou en-

   seigner. Quand, il y a trois ans, l'école s'est élargie à tout le spectacle, j'ai fait du chant et du  théâtre. C'était pour avoir un autre loisir, être polyvalente et  même l'espoir de faire de la comédie musicale. Et puis il y a eu le casting de « Graines de Star ».

      - Vous étiez, à l'origine, inscrite dans la catégorie danse.
      - Avec une amie. Sans me  prévenir, elle a également donné nos noms pour le chant. Je ne l'ai su que trois jours avant. J'ai répété « La vie ne m'apprend rien » de Balavoine. Si j'ai échoué pour  la partie chorégraphie, j'ai réussi en chanson.

       Avec Mylène Farmer
     - Un accident ?
     - Quand j'étais petite fille, ce n'était pas mon rêve. J'ai toujours admiré ceux qui font ce métier et, si on m'avait dit « tu seras comme eux », je n'aurais pas refusé.

     - Quelles étaient vos artistes préférés avant de commencer cette carrière ?                                 
     - Johnny Hallyday, Madonna. C'étaient mes idoles. Sinon, j'écoutais un peu de tout : Jean- Jacques Goldman, Patrick Bruel, Michel Sardou, Patricia Kaas.

     - Et puis il y a eu le casting avec Mylène Farmer  et Laurent Boutonnât.
     -On ne savait pas qui l'organisait en envoyant la cassette de la finale de « Graines de Stars ».J'ai été retenue pour les essais en studio et finalement sélectionnée.

    - La chanson « Moi Loilita » n'avait pas été écrite  pour vous ! 
    - Elle était composée et il fallait une interprète. Tout ça est arrivé tellement vite, j'avais du mal à réaliser. Ma grande chance, c'est d'être tombée sur Mylène
Farmer et Laurent Boutonnât.

 - Votre vie est bouleversée ? 
- Je ne vais plus au lycée, je suis des cours par correspondance : je veux aller au moins jusqu'au bac. Tout peut s'arrêter du jour au lendemain, je n'ai aucune garantie. Je préfère donc continuer mes études. 

Les jeunes filles de seize ans
- Cet album vous raconte ; comment y avez- vous collaboré ?

         - Les musiques étaient composées, nous avons fait une sélection. Pour les textes, j'ai raconté à Mylène des histoires que j'ai vécues, mon enfance, ma petite vie. On s'est très bien entendues, bien comprises. J'ai parlé comme je l'aurais fait avec une amie. Elle a essayé de s'inspirer de tout ça.

    - Dans votre « petite vie »  comme vous l'appelez, il y a des choses très touchantes, l'épisode de la peluche par exemple.
     - Cette chanson parle d'amitié.  Mon nounours est mon meilleur copain... Bien sûr, on peut comprendre qu'il s'agit d'un ours en peluche mais aussi- de tout autre chose.

       - L'histoire de quelqu'un glissant vers l'adoles cence.
        - Voilà ! Des sensations que je ressens. Plus encore depuis que j'ai arrêté d'avoir une vie nor male. Les adultes ne compren nent pas toujours ce qu'attendent ou deviennent les enfants quand  ils grandissent. J'ai essayé de me décrire, de raconter les jeunes filles de seize ans.

     

 - Ce que Mylène Farmer écrit pour vous est très  différent de son répertoire.

       - Elle pense ses chansons spécialement pour moi. Je me reconnais bien dedans. Je trouve plutôt flatteur que des gens finissent par  me comparer à elle.        

 - Pas une « Loilita »
   Certains journalistes ont, à votre sujet, employé des mots comme  « coquin », « provocation »

   - Je n'ai rien à voir avec ça... Ça ne me ressemble pas. Ces gens-là cherchent à faire des catégories. Ils disent que je suis comme la chanson de « Loiita » alors qu'il s'agit plutôt d'un rôle que je joue. Les autres composi-

  tions de l'album me présentent

  mieux.

      - Il y est question de «  gourmandise » !
      - Je suis surtout gourmande pour les bonbons... C'est un défaut, je crois, car, si on abuse, "la ligne et les dents en prennent un coup !"

 

         Jean-Paul GERMONVILLE